Découvrez la beauté sauvage de la Mongolie à travers un carnet de voyage détaillé qui s'étend sur ses vastes paysages, du captivant désert de Gobi aux majestueuses montagnes de l'Altaï. Ce carnet de voyage donne un aperçu de l'héritage culturel de la Mongolie, de son mode de vie nomade unique et de ses merveilles naturelles à couper le souffle, ce qui en fait une ressource essentielle pour les aventuriers et les voyageurs désireux d'explorer la Mongolie sauvage.
Prologue de Gilles sur notre voyage en Mongolie avec une voiture de location
Cela fait maintenant 3 ans que Grisemote tourne en rond comme un lion en cage. Le virus que nous ne nommerons pas s'est chargé de fermer les frontières et les vols, nous limitant à quelques beaux voyages européens.
Et pourtant, comme d'habitude, tout a été minutieusement planifié.
- Le choix du pays : MongolieL'Europe, pour son immensité légendaire, sa faible population essentiellement concentrée dans quelques villes et le parfum d'aventure attaché à ce nom évocateur, avec une pointe d'appréhension quand on entend parler de Gengis Khan et de ses féroces guerriers, de l'aridité de son désert - le Gobi, de la peste noire qui aurait été exportée au Moyen-Âge, décimant la moitié de la population européenne (les 1ères conséquences de la mondialisation ?).
- Le choix du véhicule de location pour nos circuits en Mongolie : un UAZ Patriot 4×4 russe, que l'on imagine d'emblée robuste mais spartiate. Choisi 3 ans plus tôt chez Sixt (location conservée et au même prix, pendant cette période).
- Le vol avec Turkish (bon pour nous, car nous n'avons rien perdu pendant 3 ans).
- L'itinéraire était basé sur les traces et les tribulations des illustres Cécile et Laurent, ainsi que de l'équipe de Marie, ce qui nous permettait de partir au milieu de nulle part, mais avec une foule d'informations précieuses.
Dès les premiers morceaux, un sentiment de grande liberté nous a envahis et ne nous a pas quittés jusqu'à notre retour dans la capitale. De grands espaces rien que pour nous. L'enchantement de la surprenante diversité des paysages traversés. La possibilité d'atterrir dans les endroits les plus grandioses, sans autres contraintes que celles de Dame Nature. Ce petit goût piquant d'être seul au monde, qui fait que quoi qu'il arrive, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour nous en sortir. Cela génère parfois beaucoup de tension au sein de l'équipage, mais aussi un sentiment rare de vivre pleinement et intensément chaque instant, tout simplement...
La carte d'identité du séjour
Nous visitons la Mongolie 3 semaines et demie pour deux, en toute autonomie.
Un total de 5000 kilomètres (ou presque), dont 4000 kilomètres de pistes. Les traces GPX ont été saisies au préalable sur nos téléphones et tablettes (au cas où !). Nous avons également utilisé l'application Offline Maps+ sur Android, pour laquelle il faut télécharger les cartes et les traces GPX à l'avance pour pouvoir aller hors ligne. L'application fonctionne très bien avec les satellites. Le réseau 4G local, présent dans presque tous les villages, même les plus petits, permet de compléter les éléments cartographiques manquants si nécessaire.
Nous avons dû nous adapter chaque jour à des imprévus, à commencer par notre véhicule et les aléas climatiques auxquels nous avons dû faire face. Hormis ces petits contretemps, facilement résolus, le voyage s'est déroulé sans encombre d'un bout à l'autre, y compris le transport aérien, ce qui est assez rare pour être souligné !
Covid et frontières fermées + guerre en Ukraine, les voyageurs étrangers ne se sont pas précipités vers cette destination. A part à l'aéroport et au temple de Kharkhorin, nous n'avons rencontré AUCUN touriste occidental, et ceux que nous avons rencontrés faisaient partie de groupes de tour-opérateurs.
Nous avons dû nous y prendre à trois fois pour réserver nos billets d'avion et faire de notre voyage une réalité.
Le voyage était prévu pour 2020, mais a été annulé à cause du COVID. Les billets ont été réservés pour 2021, après l'ouverture des frontières mongoles, mais finalement annulés une semaine plus tard par la compagnie aérienne, et enfin, les billets ont été réservés pour cette année, ce qui nous a finalement permis d'arriver à destination !
Qu'est-ce qui a déclenché l'étincelle qui nous a conduits au pays de Gengis Khan ?
Tout d'abord, le carnet de voyage de Marie (sur le site de la "Si belle la Terre (toujours une source d'inspiration) :
https://sites.google.com/view/201706-mongolie/accueil?authuser=0
Et puis il y avait le livre qui nous accompagnait tous les jours, qui nous inspirait et nous soutenait. Le livre de Cécile et Laurent. Disponible sur leur site "aventure terrestre“.
Nous avons également acheté leurs pistes GPX.
Nous avons également utilisé le Lonely Planet, une carte routière achetée sur Internet, mais rarement utilisée.
Le 4X4 pour nos vacances en Mongolie
Nous l'avons réservé auprès de SIXT et payé en 2019. Le paiement en ligne au moment de la réservation nous a permis d'obtenir un tarif négocié. Il est vrai que la location d'un 4X4 en autonomie pour parcourir la Mongolie reste une denrée rare dans le pays. De ce fait, le prix de la location est assez élevé. De plus, les pistes sont tellement mauvaises que les véhicules vieillissent prématurément !
Nous avons opté pour un UAZ russe. Déjà pour le prix, c'était parmi les 4x4 les moins chers (nous n'avons pas le basique, mais le "patriot"), et nous voulions tester un véhicule "local", pour se fondre dans les voitures utilisées par les Mongols. "L.O.L", comme diraient nos enfants ! Ici, Toyota est roi. Allez, à Oulan Bator, 95 voitures sur 100 sont des Toyota. La voiture la plus répandue est la Prius. Elles sont partout, et les Mongols n'hésitent pas à les utiliser sur les pistes les plus improbables, dans les coins les plus reculés (pas toujours avec succès, mais souvent).
Et pour couronner le tout, les gens nous regardaient, nous et notre véhicule, avec curiosité : quelle est cette marque ?!
Nous avions un gros COUAC, mais nous sommes totalement satisfaits des services de SIXT. Nous avons réservé puis annulé deux fois, ils ont gardé notre paiement pendant 3 ans, sans aucune augmentation. J'ai ajouté deux jours supplémentaires qui ne nous ont pas été facturés. Pour ce qui est de la voiture et de notre COUAC, je vous laisse le découvrir au fur et à mesure... Mais nous retournerons chez SIXT sans problème, si l'avenir nous ramène en Mongolie.
Visa pour nos vacances en Mongolie
A l'époque de ce voyage en Mongolie, il était disponible en ligne auprès de l'ambassade, très pratique (60€ pour un maximum de 30 jours). Aujourd'hui, la Mongolie n'exige plus de visa pour la plupart des nationalités.
Cartes de crédit
Elle est utilisée partout, même dans les épiceries et les stations-service des plus petits villages. Nous avions une carte Visa ET une carte Mastercard. Parfois l'une ou l'autre ne fonctionnait pas, mais jamais les deux.
Carte SIM mongole pour nos téléphones portables
UNITEL, pris dans le magasin d'État d'Oulan Bator. Deux fois plus de données, pour moins d'argent que le voyage de Marie 3 ans plus tôt.
Gaz de cuisson
Pour nos réchauds (MSR et PRIMUS), des cartouches prises au magasin "seven summit" à Ulan Bator au prix de 9€ la petite cartouche ! Hors de prix. Nous n'en avons pas vu d'autres dans les villages que nous avons visités.
En revanche, les Mongols utilisent de petits réchauds avec des cartouches de gaz "spray", que l'on trouve partout, à un prix très raisonnable. Plus raisonnable !
Maisons d'eau
On en trouve dans de nombreuses villes et villages, parfois plusieurs dans la même ville. Ils se ressemblent tous : cubiques, entourés de clôtures, avec un tuyau qui dépasse.
Cependant, nous avons eu beaucoup de mal à obtenir de l'eau dans ces maisons, qui étaient soit désaffectées, soit munies d'une carte. Nous avons donc souvent acheté de l'eau dans les nombreuses épiceries.
Climat en juillet/août pour visiter la Mongolie
Nous nous attendions à ce qu'il fasse très chaud, mais il fait presque toujours froid la nuit dans ce pays au ciel bleu infini. Des doudounes à 0°C sont souhaitables !
Le vent s'est régulièrement levé en fin de journée, parfois très violent. Nous avions apporté des piquets de maçon pour maintenir la tente en place.
Équipement spécial pour les pistes et le sable mou
Nous avions un compresseur de 9,3 kilos. Nous n'avons pas regretté de l'avoir emporté, même si nous n'avons dégonflé les pneus qu'une seule fois dans le désert de Gobi. Nous avons eu une crevaison lente qui nous a permis de tenir plusieurs jours. Un manomètre supplémentaire pour vérifier la pression.
Des plaques de désensibilisation efficaces, mais dans un matériau en fibre dont nous avons dû couper les bords pour les faire tenir dans notre coffre, pliés en deux. La fibre étant légère, le poids ne nous a pas trop pénalisés.
Il a été beaucoup utilisé !
Nourriture pendant notre voyage en Mongolie
Beaucoup d'épiceries, mais peu de choix dans les villages. Les épiceries ne proposent pas forcément les mêmes produits. Pas de salades, tomates très rares, concombres parfois. Navets longs.
Lait et yaourts, parfois fromage à tartiner type "vache qui rit", pratique pour les sandwichs. Petits cervelas (mais pas toujours bons). Sinon, riz, pommes de terre, œufs (mais nous les avons tous cassés lors de notre première course, donc nous les avons évités), conserves, soupes. Parfois des bananes.
Nous ne mangions pas de viande.
En bref, il faut faire preuve de beaucoup d'ingéniosité pour essayer de varier les repas lorsque l'on a besoin d'une aide financière. campingsurtout quand on n'a pas de glacière. Beaucoup de "raids" dans les épiceries, mais nous avons fini par nous en sortir.
Restaurants (nous n'avons pas beaucoup testé !). Essentiellement de la viande de mouton sous forme de soupe ou de "raviolis". Le plus souvent très gras. Quelques moments de solitude devant l'assiette.
Carburant
Nous utilisons de l'essence 92 octane, que l'on trouve désormais dans toutes les stations-service, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années. Alors que les prix s'envolent en Europe, ils restent plus que raisonnables ici. Mais qu'en est-il aujourd'hui ?
L'argent
Le Tugrik (MNT).
1€ = 1610 MNT
Pour information, la caution du véhicule s'élevait à 5 613 000 tugriks. En fait, même le plus petit montant représente une quantité importante de billets de banque, c'est pourquoi il est tellement plus facile de payer presque partout avec une carte de crédit.
Où se trouve la Mongolie ? Coincé entre la Chine et la Russie.
Le drapeau de la Mongolie
Notre itinéraire en Mongolie (approximatif)
Jour 1 de notre voyage en Mongolie - Vol vers la Mongolie
Vol sans histoire au départ de Lyon avec Turkhish Airlines, via Istanbul. La guerre entre la Russie et l'Ukraine (qui a éclaté alors que nous avions nos billets depuis longtemps) a entraîné de nombreux changements d'horaires et des temps de vol plus longs, mais tout s'est finalement bien passé. Pour la première fois, nous n'avons pas pu obtenir de sièges avec fenêtre - quel dommage !
J'ai de la chance sur le vol Lyon-Istanbul : une femme préfère être du côté de l'allée et me laisse prendre sa place. Le temps est clair et la vue superbe !
La Saône au nord de Lyon, puis les Alpes
Puis sur la Croatie.
Arrivée dans l'Istanbul moderne.
L'aéroport d'Istanbul est aussi vaste qu'attrayant.
Après un vol sans incident vers Istanbul, nous traversons la nuit à une vitesse accélérée de 800 km/h en direction de l'est pour la deuxième étape vers la Mongolie.
L'hôtesse au sol avait réussi à nous obtenir deux sièges côte à côte (ce qui n'était pas le cas lors de la réservation), mais centraux. Je suis agacée quand je vois les gens qui ont la chance d'avoir une fenêtre dormir ou pire, fermer leur fenêtre. L'arrivée en Mongolie s'annonce très bien ! Lever de soleil, survol des champs de dunes et le tout dans une atmosphère pure et limpide. Je fulmine !
L'arrivée est une formalité rapide pour les douanes et la récupération des bagages, y compris un coffre assez volumineux contenant le compresseur de gonflage des pneus et le matériel de camping. Notre chauffeur de taxi (navette réservée par "Zaya Guesthouse"), qui nous emmène à Oulan Bator, nous plonge déjà dans un nouveau monde. Le volant de la voiture est à droite, alors que la conduite est à droite. Il ne parle pas anglais, et nous verrons plus tard que c'est à peu près la même chose partout sauf dans les grandes villes.
Nous sommes également confrontés à l'écriture cyrillique qui rend l'écrit incompréhensible. Sans parler la langue et sans comprendre l'écrit, les échanges deviennent vite limités. Heureusement que nous allons dans le désert.
Cela nous amène à Oulan Bator, la deuxième ville la plus polluée du monde, et cela se voit.
Tôt le matin, la route est fluide, mais après c'est tout le contraire, un cauchemar ! A Oulan Bator, dès que l'on quitte les grandes artères, l'asphalte disparaît rapidement et les rues ressemblent à des pistes dignes du Paris Dakar, parfois très étroites et encombrées de voitures garées dans tous les sens. Bref, pas facile de se croiser.
Zaya nous accueille dans une annexe de son établissement principal, un appartement entier, ce qui nous permet de nous détendre et de rattraper un peu de notre décalage horaire. Le seul HIC est que, comme nous campons, nous avons beaucoup de matériel lourd, notamment la malle de 30 kilos, et que c'est au 3ème étage. Mais Zaya nous aide sans hésiter. C'est un hôte très attentif.
Une bonne sieste et nous partons reconnaître UB. (Ulan Bator pour les initiés), en attendant de récupérer notre voiture à 16h chez SIXT.
A l'ordre du jour, nous avons repéré la région pour acheter le matériel de camping que nous n'avions pas emporté, en raison de la limite de poids, à savoir des chaises, une table et des recharges de gaz chez "Seven Summit".
Le magasin du département de l'État, qui fête son 30e anniversaire.
Eh bien, eh bien, eh bien ! Que fait LEON ici ? ? ????
Nous nous promenons ensuite dans le centre. Le lendemain commence le GRAND festival de Mongolie, le Naadam. Il est très attrayant. Les hommes s'affrontent dans des courses de chevaux, des joutes, des combats etc... Nous sommes cependant prudents, car le Covid est toujours présent, et nous nous voyons mal l'affronter dans une tente. Nous évitons donc les rassemblements et n'assistons qu'aux préparatifs. Une autre fois peut-être...
Il est amusant de constater qu'un défilé de personnes, la plupart avec des bouquets de fleurs, pose pour se faire photographier devant l'imposante statue de Gengis Khan.
C'est dans ce bâtiment phare, le Blue Sky, que nous retrouvons Jay pour récupérer notre véhicule : un UAZ Patriot 4×4 russe.
C'est fait à temps. Pas d'inquiétude, pas de mauvaise surprise, pas de frais supplémentaires malgré les deux jours en plus du paiement initial.
Le UAZ Patriot, qui arrive à 28 000 kilomètres, est complètement rayé et cabossé. Le moteur respire la santé et une certaine puissance, mais l'équipement est minimaliste. La porte du coffre se ferme difficilement et finit par s'ouvrir. Au fil des ruelles, on découvre que la suspension à lames est sans doute robuste, mais sacrément ferme, que la boîte de vitesses ressemble à un joystick tant elle est approximative, et que l'embrayage nécessite un mollet de sportif. C'est une promesse pour les vertèbres. Nous sommes assez dépités et pas très confiants pour la suite de notre voyage.
Nous poursuivons la journée en faisant du shopping au centre commercial : un moment fondamental à ne pas manquer car une fois que nous quittons Oulan Bator, tout devient très compliqué :
1) Vous devez savoir où chercher, car les noms des magasins sont en cyrillique et n'ont pas de devanture.
2) il faut trouver ce que l'on cherche. Il nous faudra plus d'une semaine, par exemple, pour trouver un bidon d'essence de 20 litres et une corde.
Nous remplissons le coffre de nourriture et d'eau.
Tout comme au Kirghizstan, le dernier pays lointain que nous avons visité, les rayons des bonbons et des gâteaux prédominent. Si ce sont là vos principales denrées de base, vous n'aurez aucun mal à vous approvisionner en Mongolie.... sinon, c'est une autre histoire.
Nous sommes épuisés par notre voyage, qui a commencé la veille, et par les six heures de décalage horaire, mais nous trouvons l'énergie nécessaire pour dîner au Bull 1, un restaurant spécialisé dans les pots chauds mongols. Nous avons adoré ! C'est très amusant. Heureusement, nous avons bénéficié des conseils des convives de la table voisine, car il y a certaines choses à savoir. Et comme souvent, les serveuses ne parlent pas anglais.
Le retour à nos quartiers se fait dans des torrents d'eau. Nous devons faire sécher tous nos vêtements dans tout l'appartement, mais heureusement nous avons beaucoup de place.
Jour 2 de notre voyage en Mongolie - Conduite vers Baga Gazriin Chuluu
Après une bonne nuit de sommeil, Zaya vient nous aider à décharger les bagages et nous partons pour la réserve naturelle de Baga Gazriin Chuluu, accessible par une route goudronnée. Nous avons cependant décidé de prendre la piste en parallèle, une option que nous choisirons dès que possible. Mais ce n'était peut-être pas la meilleure solution. La piste est difficile et peu attrayante. Le temps est maussade. Il nous faut toute la journée pour atteindre notre destination, à quelque 220 kilomètres d'UB. Cela permet à Gilles de se familiariser avec ce 4X4 que nous n'aimons pas trop pour l'instant.
Nous passons devant la montagne sacrée de Zorgol Hayrham Uul.
Nous rencontrons nos premières grues demoiselles.
Et nos premières gazelles, très timides.
Nous verrons beaucoup de chevaux en liberté. Pour nous, c'est toujours magique.
Parfois, lorsque nous passons devant le yourtesLes chiens aiment poursuivre la voiture pour nous montrer qui est le patron !
La piste nous mène enfin à destination. Nous prenons le temps de faire quelques photos avant de choisir notre emplacement pour la nuit. Cela prend souvent du temps. Nous aimons avoir une belle vue, mais nous avons aussi besoin d'un terrain plat, pas trop rocailleux, pas à côté de la route ou d'une piste. Nous apprenons vite qu'il faut aussi tenir compte du vent.
Ces étranges cavités sont les tafonis décrits dans le livre de Cécile et Laurent.
Bref, nous avons sillonné des coins et recoins reculés, et c'est à l'approche de la voie principale, avec une chance inouïe pour nous, que l'impensable s'est produit. Nous étions en train de rouler à un rythme tranquille et, sans crier gare, le moteur s'est arrêté dans un bruit strident !
Heureusement pour nous, la région est bien adaptée aux touristes mongols. Plusieurs d'entre eux s'arrêtent pour tester leur capacité à réparer la voiture en un clin d'œil. En vain ! La solidarité est une des valeurs mongoles.
Nous n'arrivons pas à capter le signal de notre téléphone pour appeler SIXT à l'aide. C'est là qu'Ari et sa famille interviennent.
Ari est une petite femme au caractère bien trempé et aux ongles vernis, comme presque toutes les femmes mongoles que j'ai rencontrées. Elle est en vacances avec sa famille.
Je la trouve drôle avec son cheveu sur la langue. J'ai réalisé après coup que c'était l'accent mongol, ils ont tous un cheveu sur la langue ! !!!
Pas de signal, alors elle prend les choses en main. Elle m'invite à monter dans sa voiture, avec son fils et sa grand-mère, et nous nous rendons à l'entrée du parc pour trouver un signal, pendant que Gilles et ses compagnons montent les tentes des deux familles pour la nuit. Elle parle un anglais minimal, les autres pas du tout. Après plusieurs tentatives infructueuses, elle parvient à joindre Jay de SIXT sur son téléphone, lui explique le problème et me dit qu'il va envoyer de l'aide immédiatement.
Ouf !
Nous rejoignons le reste de la famille et me voilà, à la manière mongole, en train de chasser les crottins de chevaux pour alimenter le feu.
Un campement a été installé à côté des tentes, et nous sommes invités à un barbecue mongol pour la soirée, avec des chants, des danses et de la bonne humeur malgré le vent fort et le froid glacial.
Nous pouvons participer sous la forme d'une bouteille de vodka, de fruits ou de vin, tous très appréciés. Avant le début des festivités, Ari asperge le camp de quelques grains de riz et fait de même avec quelques gouttes de vodka, chamanisme oblige ! Nous pouvons maintenant passer aux choses sérieuses.
C'est un plaisir de grignoter les morceaux de mouton savamment cuisinés, avec des mains qui viennent d'être lavées après la chasse aux bouses ! On nous sert des morceaux imbibés des os que chacun a remis dans le plat après les avoir copieusement aspirés, et que l'on dévore avec délectation. Immersion totale, adieu les mesures COVID.
Les photos de la soirée ne sont pas extraordinaires, mais c'est pour partager l'ambiance.
Teka est notre cuisinière pour la soirée.
Toute la famille entame une belle chanson mongole. Nous devons nous aussi partager des chants traditionnels, mais la danse nous est épargnée.
Il est presque 2 heures du matin lorsque nous retournons à notre tente. Le décalage horaire est encore très présent. C'est notre première nuit en bivouac, il fait super froid et il pleut.
Nous ne dormirons pas seuls. Juste avant d'aller au lit, on nous confie le reste de la viande, que nous accueillons, cela va sans dire !
Réveil frais, beaucoup de vent, mais plus de pluie. Pas de signe de SIXT, qui devait arriver dans la nuit.
Ari parvient à rejoindre Jay en grimpant sur une protubérance. UNITEL, notre fournisseur de réseau, ne passe pas par ici, mais l'autre oui. Elle lui passe un savon, car il dort encore. Finalement, la voiture ne devrait pas arriver avant 16 - 17 heures. Zut, la journée est gâchée.
Petit déjeuner tous ensemble avant que la famille ne poursuive ses vacances vers d'autres horizons.
Trois cavaliers passent devant nous. Ils sont magnifiques et nous sommes sous le charme. Le débrouillard Ari, en échange de quelques bonbons, gâteaux et mandarines, me fait monter à cheval. Je suis aux anges sur ma monture mongole, et nerveuse de surcroît. C'est tout ce qu'il y a à dire, mais ça m'a fait plaisir.
Photo souvenir avant le départ. Merci à Ari et à sa famille de nous avoir adoptés le temps d'une soirée.
Une fois seuls, nous plions la tente, car la voiture de secours doit arriver dans l'après-midi. Le temps est mauvais et il commence à pleuvoir. Nous nous abritons dans la voiture pour attendre. Nous sommes obligés de rester à côté de la voiture et d'attendre les secours. A tour de rôle, nous faisons de petites excursions dans les structures de granit.
Couper en tranches.
Les fleurs violettes sont du thym de Mongolie, et il y en a partout.
Les heures passent et toujours personne à l'horizon. Une autre famille s'inquiète pour nous, tente de réparer la voiture et contacte Sixt, sans succès. Ils nous demandent également si nous avons assez de nourriture et d'eau.
A l'approche du coucher du soleil, nous rangeons la tente près de la piste. Avec le soleil qui brille si fort, je repars pour une escapade dans le massif d'en face.
Il est clair que nous risquons de passer encore une nuit ici. Notre famille bienveillante repasse, elle s'est installée de l'autre côté de la montagne, un peu plus loin. Nous sommes inquiets de ne pas avoir de nouvelles (en même temps, nous n'avons pas de réception de téléphone portable). Ils contactent leur fils à UB, qui contacte SIXT à l'aéroport pour savoir s'ils ont des nouvelles. Le fils les rappelle, ils sont au courant du problème, c'est en cours, l'assistance devrait arriver dans la nuit. Ouf ! Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à faire appel à eux, nous disent-ils. Merci à eux aussi. Nous les retrouverons plus tard dans un petit supermarché d'une ville perdue - sympa !
C'est le cœur lourd que je me mets à cuisiner. Nous avons perdu une journée entière, et nous sommes coincés à côté de la voiture ! C'est alors que nous recevons une nouvelle visite, cette fois de trois hommes... avec une bouteille de vodka. Nous leur offrons la nôtre. Après le rituel de la vodka, il est temps de faire tourner le bol. Non merci, nous gardons nos verres, soyons raisonnables. Ils restent avec nous un moment, avec très peu d'échanges et beaucoup de silence, car nous ne nous comprenons pas. Nous terminons la soirée sous la lune avec un plat de nouilles, avec beaucoup d'incertitudes sur la suite du dépannage.
Jour 4 de notre voyage en Mongolie - Excursion dans le Gobi jusqu'à Tsagaan Suvarga
Nous sommes réveillés à l'aube par une voix, hallellujah ! Le chauffeur avait les coordonnées de notre véhicule, mais pas de GPS.
Il décharge un nouveau UAZ Patriot de son camion et charge notre voiture à la place. Surprise... c'est un pick-up ! Il n'y a que 9200 kilomètres au compteur, et il est en bon état, avec de bons pneus, une boîte de vitesses moins approximative que la précédente, et des freins dignes de ce nom. Tout semble fonctionner. Bref, nous sommes plutôt satisfaits, et en même temps, nous n'avions pas le choix (sauf que l'éclairage arrière ne fonctionnait pas, ce que nous avons découvert à la fin du voyage, sur la route. Sur des pistes désertes, ce n'est pas un problème).
Et c'est à ce moment-là que nous essayons de ranger toutes nos affaires sur la banquette arrière non rabattable. Le coffre est ouvert à tous les regards, il n'y a donc pas beaucoup de place. Il est clair qu'il n'y a pas de place. Le coffre se glisse dans le coffre ouvert du pick-up et Gilles essaie d'y faire entrer le reste. Nous ne pouvons pas nous permettre de mettre autre chose que le coffre dans le pick-up, d'une part à cause du mauvais temps et d'autre part, dans le cas improbable d'un vol (en dehors des grandes agglomérations), nous pourrions nous retrouver sans tente ni matelas. Bien sûr, charger la voiture tous les matins nous coûtera quelques minutes. C'est comme essayer désespérément de rentrer dans un jean trop petit. On y arrive, mais en rentrant le ventre... C'est une vraie sueur, mais c'est comme d'habitude et nous sommes de retour sur la piste. Nous devons arriver à Tsagaan suvarga.
Tout d'abord, nous passons prendre des nouvelles de "notre famille d'en face". Nous passons devant la source miraculeuse, réputée guérir les yeux. Bingo, nous les trouvons là, ainsi que nos trois buveurs de vodka de la veille et leurs familles.
Tout le monde nous connaît ou nous reconnaît, c'est amusant.
Avant de quitter Baga Gazriin Chuluu, nous nous arrêtons dans un autre endroit magnifique avec des structures rocheuses très différentes.
Après un passage pas si simple pour les premiers tours de roue de notre nouvelle machine, nous suivons la piste pour atteindre notre prochaine destination à 240 kilomètres de là, après avoir fait le plein à Mandalgovi. La route est assez belle au début, puis de gros nids de poule apparaissent, nous obligeant à être très attentifs.
Nous atteignons Tsagaan suvarga par un plateau surplombant le site, qui est superbe.
Nous descendons ensuite pour installer notre bivouac. Nous ne sommes pas seuls sur le site. Le défi est de trouver un endroit calme avec une bonne vue (notre voiture et notre tente sont en haut de la photo).
Une petite balade dans la lumière du coucher de soleil, puis une pleine lune à peine voilée.
Jour 5 de notre voyage en Mongolie - Plus au sud, dans le désert de Gobi
Nous nous levons avec le soleil et partons pour une petite randonnée. Il fait encore très frais. Nous remontons d'abord sur le plateau, mais à pied par une petite coulée dans la falaise.
Le plateau de la falaise est la partie la plus convoitée par les touristes mongols. Une fois redescendus, nous nous égarons sur les rochers colorés et sommes bientôt seuls au monde.
C'est très amusant de se promener dans toutes ces structures colorées.
Avant de lever le camp, il faut restructurer la voiture. Le coffre s'est renversé lors du dernier voyage et les œufs, bien que protégés dans une boîte spéciale mais non étanche, ont fait une omelette qui s'est répandue partout. Laver tout cela n'est pas une tâche facile, car l'eau est rare ici. Nous essayons d'acheter des sangles pour attacher le coffre, mais là aussi, c'est un calvaire pour trouver où les acheter. Dans les petits villages, un magasin n'a généralement pas de vitrine. C'est souvent la porte d'une maison avec une enseigne en cyrillique. Après de longues recherches infructueuses, Gilles finit par attacher le coffre et les bouteilles d'eau, qui éclatent les unes après les autres, avec notre corde à linge !
Après le petit-déjeuner, le repositionnement et la restructuration, nous quittons le site pour la ville de Dalanzadgad, à 160 kilomètres de là.
Nous croisons un grand groupe de chameaux, près d'un point d'eau. Nous ne comprenons pas tout de suite ce qui se passe.
Des hommes se sont arrêtés pour boire de l'eau. Ils se servent, mais les chameaux assoiffés deviennent agressifs et obligent les hommes à abandonner et à partir. C'est triste de voir ces animaux assoiffés, obligés d'attendre les bonnes volontés. Je leur aurais bien donné à boire, mais vu l'ambiance, j'avais peur d'être attaqué, et je ne suis ni assez grand ni assez lourd. Alors que nous rentrons lentement dans la Désert de GobiNous devons nous habituer à la dureté de l'endroit. Ce n'est pas de tout repos.
À chacun sa coupe de cheveux.
Ce sont nos premiers chameaux, et ce troupeau est particulièrement photogénique.
Nous savons exactement d'où vient la tête de Sid dans "L'âge de glace".
Les chameaux ne sont pas les seuls à attendre de l'eau.
Nous arrivons à la porte de la ville de Dalanzadgad.
Divers rafraîchissements et nous nous offrons un vrai repas.
Nous nous dirigeons vers le canyon de Düngenee Am, à 55 kilomètres, dans le parc de Gurvan Saïkhan, que nous atteignons après 30 kilomètres de piste. Nous devions aller au canyon Yoliin Am, réputé pour sa glace persistante, mais nous sommes en juillet, et vu le nombre de touristes mongols sur les sites précédents, nous décidons de l'éviter et d'aller directement au canyon Düngenee, très étroit, et de bivouaquer ensuite.
Nous devons franchir un col à 2400 mètres, avec quelques passages assez impressionnants, que notre 4×4 escalade sans problème.
Ce n'est pas le cas des deux véhicules qui, malgré leurs efforts, ne passent pas. Ils vont jusqu'à nous demander de les remorquer, mais sans 4×4, le passage est tout simplement impossible.
Nous atteignons les gorges de Düngenee Am, et là c'est la surprise : nous pensions les survoler avec le drone, mais c'est tente sur tente. Les Mongols ont colonisé la région, et nous avons parfois du mal à nous déplacer, tant les passages sont encombrés.
Nous nous rendons jusqu'à ce petit resserrement connu pour ne laisser passer qu'à peine un véhicule.
Nous continuons sur un haut plateau et décidons d'avancer sur le chemin, car nous avons un jour de retard sur notre itinéraire, en raison de notre incident technique.
Nous longeons des zones de jolis rochers colorés, mais le vent est si fort que nous ne trouvons rien pour abriter la tente. Nous continuons vers Bayandalai.
Nous dépassons la ville et nous dirigeons vers le nord, notre prochaine destination étant Bulgan et les falaises de Bayanzag.
Nous croisons ce gentil chameau, que je vais gratter sous le cou. Il bouge, elle n'ose pas bouger et je l'entends déglutir. Sa peau nue ressemble à une peau de tortue. Normalement, à cette époque de l'année, les chameaux ont été tondus une première fois, ne laissant la fourrure que sur le dessus de la tête et les bosses afin qu'ils ne prennent pas froid en attendant la seconde tonte. Cette deuxième tonte n'a manifestement pas été effectuée dans les règles de l'art.
Cela dit, quelque temps plus tard, j'ai senti une piqûre dans le dos qui s'est avérée être une tique. Je ne serais pas surpris qu'il s'agisse d'un souvenir des coups de patte, car les pauvres sont couverts de tiques.
La plaine aride ne nous attire pas comme lieu de bivouac, nous nous engageons donc sur une piste qui mène dans les montagnes.
Il pense qu'il cache quelque chose.
Nous trouvons un bel endroit qui semble prometteur pour le lever du soleil, car en ce moment le temps est gris et froid, mais sans souffle.
Nous nous couchons habillés de la tête aux pieds, à plus de 2000 mètres d'altitude. Nous allons encore geler ce soir.
Vers 23h00, le vent se lève soudain si violemment que la tente se tord de tous les côtés. C'est très impressionnant. Gilles sort pour déplacer la voiture afin de mieux nous abriter. Il vérifie les amarres. Heureusement, elle est bien ancrée avec nos piquets de maçon, mais il n'y a pas de structures rocheuses pour nous protéger. Et maintenant il pleut ....
Jour 6 de notre voyage en Mongolie - Exploration des falaises enflammées
Nous avons survécu à la nuit, mais le soleil que nous espérions pour le matin ne s'est pas montré, et la pluie a persisté. La vallée, qui s'annonçait superbe, ne l'était pas. Nous montons rapidement le camp pour trouver la piste qui nous mènera à Bulgan.
Nous sommes entourés de petits rongeurs siffleurs, les pikas.
Notre premier arrêt sur la route est les pétroglyphes de Khavtsgaït, que nous atteignons après une erreur de navigation sur une piste épouvantable, presque déraisonnable. Nous parvenons tout de même à y arriver sans dommage.
Nous grimpons jusqu'au sommet et nous nous lançons dans une chasse au trésor des plus divertissantes. A l'aide des coordonnées fournies par Cécile et Laurent, nous recherchons des gravures remarquables parmi une myriade de dessins rupestres.
Nous poursuivons ensuite notre route vers Bulgan, avec le carburant rituel, l'eau, les courses et les poubelles si possible.
L'incinérateur au centre du village (il n'y en a pas partout, il est donc parfois difficile de se débarrasser de ses déchets).
Ici la maison de l'eau
Nous atteignons ensuite les falaises de Bayanzag, également appelées "falaises de feu", au pied desquelles nous avons l'intention de bivouaquer. Nous les atteignons par le haut.
Certaines plates-formes sont conçues pour être facilement accessibles à pied. C'est un haut lieu touristique, avec des entrées payantes et des sentiers balisés.
Nous suivons la crête avec difficulté car un vent fort s'est levé, peut-être 80 à 100 km/h ? et nous avons du mal à rester debout. Nous hésitons à nous approcher du bord, tant le vent nous pousse.
On aperçoit ensuite une tempête de sable au loin.
Le vent et le sable sont toujours aussi forts, rendant notre progression de plus en plus difficile. Nous sommes obligés de faire demi-tour. Les quelques touristes présents (des Mongols) ont fondu comme neige au soleil.
En quelques minutes, le ciel s'assombrit et le sable est omniprésent.
Les vendeurs à l'entrée du site remballent leurs étals à toute vitesse. Nous empruntons l'un des sentiers qui descendent au pied des falaises, en espérant que le vent se calme.
Nous suivons la piste du fond de la vallée, mais l'intérêt est très limité avec cette visibilité réduite.
Le soleil est quelque part derrière le rideau de sable, mais n'arrive pas à le percer.
Nous cherchons ensuite une grande structure qui pourrait abriter notre bivouac du vent. Les chèvres, peut-être habituées, ne semblent pas trop souffrir des vents forts.
Nous trouvons un monolithe dans lequel nous jouons les apprentis paléontologues. Bayanzag est un important gisement de restes de dinosaures, le début d'une zone fossilifère de plusieurs centaines de kilomètres de long. La Mongolie est la région la plus riche au monde en fossiles et en œufs de dinosaures du Crétacé. De nouvelles espèces ont également été découvertes.
En ce qui nous concerne, nous avons l'impression de déterrer ce qui pourrait ressembler à des œufs, des morceaux de vertèbres ou autre ? Nous aurions aimé rester sur place et planter une tente, mais le vent rendait le bivouac impossible.
Le cœur lourd, nous remontons sur le plateau, déçus de ne pas pouvoir dormir au pied de ces falaises réputées pour leur flamboyance dans la lumière du coucher de soleil.
Les conditions météorologiques nous obligent à nous mettre à l'abri le plus rapidement possible, avant la tombée de la nuit. Nous n'avons guère le choix, nous nous dirigeons vers l'un des camps de yourtes touristiques situés aux abords du site. Troquer une nuit dans le cadre fabuleux des falaises rougeoyantes pour un hébergement dédié au confort des touristes..... Le LOOSE !!!! (enfin, en ce qui nous concerne, ce n'est pas notre tasse de thé !)
Sur le plateau, les chevaux ont également du mal à avancer.
Nous nous installons dans une yourte simple et sans prétention, mais nous bénéficions de douches chaudes communes et d'un restaurant. Un groupe de touristes occupe également l'espace.
Vers 22 heures, le vent s'est calmé, mais bien trop tard ...
Jour 7 de notre voyage en Mongolie - Conduite vers les plus hautes dunes de sable du Gobi
Nous nous réveillons sous un soleil radieux. Le vent et le sable en suspension ont disparu !
Le menu d'aujourd'hui prévoit une halte dans la forêt de Saxe toute proche, avant de partir à la découverte de la fabuleuse forêt de Saxe. Dunes de Khongoryn Els 135 kilomètres.
Les saxaouls font partie de ces arbres extraordinaires qui ont développé de multiples stratégies ingénieuses pour survivre aux conditions les plus arides. Conçus comme des éponges capables de se gorger d'eau, leurs racines vont chercher l'eau en profondeur, leurs feuilles réduites limitent l'évaporation et ils peuvent même filtrer l'eau salée. Bref, des arbres qui forcent l'admiration et méritent notre respect...
Nous nous promenons un moment parmi ces vénérables créatures, avant de poursuivre notre chemin vers les dunes.
Nous rencontrons souvent des réserves de carburant sous forme de fumier. Dans un pays aussi rude, tout est permis. En fait, nous nous approvisionnons nous-mêmes en bouse, à la mongole, en cas de besoin. Le pick-up est très pratique pour cela. Nous pouvons y stocker des sacs de "combustible" ou de bois récolté lorsque nous en trouvons, ce qui n'est pas si facile dans le Gobi.
Chaque col possède son propre ovoo. Il s'agit de monuments sacrés où les Mongols déposent diverses offrandes. Celui-ci est particulièrement remarquable pour sa concentration de cornes de bouquetins.
Quelques chiens de prairie à l'affût.
Au loin, on aperçoit les dunes qui commencent à se dessiner.
Et quelques gazelles, animaux rares pour vivre dans des conditions aussi arides.
Nous atteignons les dunes. Il y a un gué à traverser. Son emplacement, dont les coordonnées sont données dans le livre C&L, n'a pas changé et nous n'avons aucune difficulté à le franchir.
Alors que lors d'autres voyages, nous avons pris plaisir à planter nos tentes au milieu des dunes, nous restons ici raisonnables, les difficultés sur les pistes étant suffisamment nombreuses pour ne pas en rajouter. Nous cherchons donc un endroit agréable pour notre bivouac au pied de ces gigantesques amas de sable, auxquels les touristes mongols accèdent à dos de chameau.
Nous déplions la tente, sortons les piquets et, comme un rappel, le vent se lève avec de puissantes rafales. Il est clair que la tente ne peut que s'envoler.
Bien que dormir sur le sable mou soit très tentant, nous nous éloignons un peu pour trouver un terrain plus ferme afin d'ancrer notre habitation de façon permanente.
Les chameaux laissent des empreintes plus ou moins profondes, certes en fonction de leur poids, mais aussi de la fermeté du sable.
Il est temps de prendre les crêtes et de découvrir l'immensité du désert.
Tous les moyens sont bons pour atteindre le sommet de cette pyramide aux pentes abruptes et aux arêtes prononcées.
Ces dunes, qui peuvent atteindre 300 mètres, sont bordées par une petite chaîne de montagnes dont les eaux alimentent un petit ruisseau, créant une bande verte d'herbe tendre dont les animaux raffolent.
Le désert, avec ses formes et ses courbes, ses alternances d'ombre et de lumière, est toujours très photogénique.
Gilles sort le drone pour quelques prises de vue aériennes pendant que j'arpente les sommets. C'est alors que je vois un groupe de chiens des yourtes voisines s'éloigner dans les dunes pour aller chercher du gibier. L'un de ces chiens se posera ensuite au sommet de la dune pour admirer le coucher du soleil. Un poète ?
Nous regardons tous les deux, chacun sur sa dune, les derniers rayons du soleil s'éteindre. C'est assez magique de le voir s'installer clairement et regarder.
Quelques rencontres amusantes : des plantes qui se tordent, des cercles formés par des brindilles dans le vent.
Nous retournons à notre camp de base.
La lumière est toujours aussi belle et nous en profitons pleinement....
L'itinéraire d'aujourd'hui nous mènera des dunes à Noyon, où nous bivouaquerons à proximité.
Tout d'abord, une petite randonnée au lever du soleil dans une lumière très différente de celle de la veille.
Du vent, toujours du vent...
Les déjections formaient d'amusantes barkhanes.
Les traces de chameaux de la veille ont pratiquement disparu.
Ce n'est pas du grain dans la photo, mais du grain réparti, sous forme d'éclats violents et omniprésents.
Retour à la tente pour le petit déjeuner. C'est le moment où les troupeaux se déplacent, soit vers leur lieu de traite, soit vers des pâturages ou des points d'eau.
Les chèvres traversent notre terrain en bêlant. Si les chameaux sont plutôt discrets dans leurs déplacements, les chèvres et les moutons le font toujours en fanfare.
C'est au tour des chevaux. Certains s'élancent dans les dunes en toute liberté, jusqu'à ce que les étalons les rappellent à l'ordre. Les chevaux ont eux aussi une certaine hiérarchie.
Le défi d'aujourd'hui est le passage sablonneux de 3 kilomètres dans les dunes en direction de Sevrei. Nous avons choisi de ne pas dégonfler les pneus (c'est long et fastidieux de les regonfler). C'est notre première grande zone de sable mou. Il faut garder de la vitesse et surtout ne pas s'arrêter.
Très impressionnant, mais "Nickel", une opération réussie. Nous avons donc baissé la garde et sommes partis de manière trop optimiste après le col sur une mauvaise piste de sable profond. Une petite erreur lourde de conséquences. La sanction est immédiate : pelletage et désensablement des plaques, beaucoup d'efforts, et c'est reparti !
Nous quittons le sable pour trouver un autre type de désert minéral.
Nous devons faire le plein à Sevrei, mais c'est dimanche et la seule station-service est fermée. Nous n'avons rien de trop, mais nous faisons le pari de pousser jusqu'à Noyon, où nous espérons trouver une station ouverte. Si ce n'est pas le cas, nous devrons stationner jusqu'au lendemain !
Pari réussi, car il n'y a pas moins de trois stations-service. Pour chacune d'entre elles, il faut contacter un numéro de téléphone. 1ère en panne de carburant 92, la nôtre ! La deuxième ne répond pas, la troisième est la bonne, ouf !
Noyon est entouré de quelques plis colorés, mais il est encore tôt, et nous décidons de poursuivre jusqu'à un canyon situé à une trentaine de kilomètres.
Une fois de plus, nous sommes confrontés à un vent de sable qui nous submerge, mais qui ne dure pas cette fois.
Après quelques rencontres avec des animaux, nous arrivons à l'entrée du canyon.
Les couleurs des différentes roches et les multiples plis sont du plus bel effet.
J'appelle ces structures des "colonnes vertébrales de dinosaures". Malgré les nuages, c'est lunaire et très beau. Nous en profitons pour prendre quelques photos aériennes avec le drone.
Nous décidons de prendre l'intersection dans le massif du Khurzi Khana pour installer notre bivouac pour la journée.
Nous avons croisé ce drôle d'insecte et un autre moins coloré, qui nous ont fait un peu peur avec leurs dards proéminents. Après quelques recherches, il s'agit d'une variété de sauterelle ayant perdu ses ailes, les "bradyporidae", ou zychias pour être précis. Il semblerait que la jolie et colorée soit la femelle, pour une fois...
Nous dînons, tout en gardant un œil sur eux. J'attends avec impatience la lumière du matin, car la région est vraiment superbe.
Inévitablement, le vent se lève en fin de soirée. Les rafales sont terribles. Une fois de plus, je me demande si la tente torturée et abîmée ne va pas s'envoler avec nous. Mais quand je me réveille, nous sommes toujours là !
Jour 8 de notre voyage en Mongolie - Atteindre les points les plus au sud de la Mongolie
Eh bien, un lever de soleil sans soleil. Les nuages prennent toute la place, bon sang !
Nous partons dans la direction opposée au canyon que nous avions laissé derrière nous la veille. Quelques éclaircies nous permettent de prendre quelques photos plus lumineuses.
Nous quittons le canyon pour rejoindre la piste de Gurvantes sous un ciel plombé. L'objectif est d'aller le plus loin possible sur la route de Khermen Tsav, un site peu accessible et qui vaut donc la peine d'être parcouru !
Nous essayons plusieurs solutions pour bloquer le système d'accroche de notre GPS, qui fait des sauts monstrueux sur la plupart des sentiers. La solution la plus simple consiste à coincer le téléphone dans sa partie inférieure avec mon chapeau, ce qui ne servira plus à rien, mais ce système archaïque s'avère être le plus efficace.
Nous traversons une zone très aride (oui, certaines sont plus arides que d'autres, même si cela paraît inconcevable), où même les saxaouls rendent l'âme, puis nous arrivons dans une zone marécageuse qui ne nous pose aucun problème, compte tenu de la sécheresse actuelle.
La piste traverse une mine de phosphate abandonnée.
Une autre erreur de navigation, un petit rien du tout, mais nous nous retrouvons "BIM" dans le sable profond.
Rituel de pelletage (toujours le même), pas de plaques cette fois-ci ...
Notre route, de plus en plus aride, nous mène à Gurvantes. Les éclairs jaillissent de partout, mais nous ne recevons que quelques gouttes.
Nous nous ravitaillons dans un village qui a manifestement été frappé par un orage, mais nous sommes passés à travers les gouttes.
Depuis Gurvantes, à une vingtaine de kilomètres, nous atteignons un massif de granit rose orangé, avec une belle arche en forme d'éléphant (c'est du moins l'image que j'en ai).
C'est une chose amusante. Il n'y a rien ici, pas de troupeaux, pas de yourtes, on n'a pas vu âme qui vive, c'est le désert total. Et là, sur le col, au milieu de nulle part, UNE POUBELLE. Pourquoi ici ? Un mystère ! Finalement, à bien y réfléchir, c'est sûrement un pas pour éviter le fléau de la Mongolie, les bouteilles de vodka vides qui parsèment le paysage. Si ça marche....
Nous approchons de notre zone de granit.
Voilà mon éléphant.
Belle fenêtre en granit
D'ici, la vue sur le massif est fantastique.
Gilles discute avec un couple de Mongols intéressés par les drones.
Nous croisons régulièrement des voyageurs à deux sur de petites motos chinoises. Elles servent à tout, même aux bergers pour garder leurs troupeaux. Si elles ne semblent pas surpuissantes, elles semblent indestructibles. Presque toutes sont bien protégées contre les chutes et équipées de larges repose-pieds pour le passager.
Initialement, nous avions prévu de bivouaquer ici. Bien que le site soit attrayant, nous décidons de nous rendre sur un autre site situé à une cinquantaine de kilomètres, que les Américains appellent "dragon's tomb". Il s'agit d'un dépôt phénoménal de fossiles de dinosaures, qui ont fait énormément progresser la science. De nouvelles espèces ont même été découvertes. Ce qui rend cet endroit si exceptionnel, c'est qu'il s'agissait d'une zone marécageuse où les reptiles se retrouvaient pour s'abreuver. Il semblerait que les dunes se soient abattues sur les pauvres bêtes, les pétrifiant d'un seul coup. Bref, ce Gobi n'est pas une mine d'or, mais une mine de dinosaures. Et cet endroit en particulier. En ce qui nous concerne, nous ne venons pas ici pour les fossiles, bien que nous ayons essayé d'en trouver, mais pour les roches colorées qui les préservent (ou ce qu'il en reste).
Nous quittons la piste principale pour la piste secondaire qui y mène. Ici, tout est beau. Notre choix se porte sur un massif orange, rouge et blanc.
Nous passons un bon moment à pêcher des crabes dans les structures rocheuses. Ce sont les "heures d'or", cette lumière spéciale qui enchante tout avant la tombée de la nuit.
Pour les déserophiles que nous sommes, c'est un vrai régal !
Il ne reste plus qu'à installer le bivouac et à préparer le dîner, et les tâches sont partagées.
Et nous nous endormons dans un silence absolu ! (ce qui signifie, par exemple, pas de chèvres !!!!)
Jour 9 de notre voyage en Mongolie - Exploration de Khermen Tsav
Réveillés par le soleil, nous sommes partis en randonnée.
Nous suivons le canyon et je repère une zone "susceptible" de contenir des ossements de dinosaures.
Je pense que c'est un effort inutile, et nous ne savons pas vraiment ce qu'il faut chercher, et dans quelle couche !
Nous continuons donc à suivre les crêtes.
Pour survivre, les arbres doivent plonger leurs racines en profondeur.
Nous atteignons le sommet du plateau, comme toujours, couvert de cailloux noirs.
Un petit point au loin, notre bivouac.
Je finis, très fièrement, par déterrer un os, mais je doute qu'il provienne d'un dinosaure !
Et le sentier continue vers Khermen Tsav.
Nous nous arrêtons à la source Naran Daats pour faire le plein d'eau. Là où nous allons, nous devrons être complètement autonomes en eau, carburant et provisions, car nous ne trouverons rien avant environ 400 kilomètres. C'est un site peu fréquenté et nous serons seuls. Nous faisons le plein d'essence avec un jerrycan (russe) de 20 litres que nous avons acheté, au cas où. Malgré tout, nous ne sommes pas trop confiants.
Nous passons un camp de guers (yourtes pour les Mongols) inoccupé avant d'atteindre la source.
C'est la piste que nous emprunterons ensuite.
En face, de jolies falaises colorées.
Nous nous arrêtons pour saluer les chameaux.
Nous prenons ensuite la piste en direction de Khermen Tsav. Sur le chemin du retour, nous croisons la voiture d'un tour-opérateur. Ce sera notre seule rencontre humaine pendant deux jours. Vers Khermen Tsav, il n'y a rien ! Pas de gens, pas de troupeaux, le désert encore une fois. L'accès n'est pas facile, donc les touristes autoguidés ne sont pas nombreux non plus.
C'est parti !
Nous bifurquons vers le site. C'est bien d'avoir les traces GPX, car même s'il n'y a personne, il y a beaucoup de traces de véhicules. Nous ne savons pas dans quelle direction tourner. Heureusement, en cas de divergence, il est également facile de retrouver la trace (parce qu'elle est enregistrée, bien sûr !).
Nous arrivons à une traversée d'oued délicate : une descente qui ne pose pas de problème, puis une montée dans du sable mou. Nous prenons de l'élan sur la partie ferme et passons sur du sable "sans trace de pneu" avec une trajectoire oblique par rapport à la pente. A 2 mètres du point haut, nous patinons désespérément. Pas de problème, nous faisons marche arrière. Deuxième tentative et deuxième échec du même genre, les derniers mètres étant plus raides. Après un troisième essai, nous avons dû dégonfler les pneus pour augmenter la surface au sol : de 4 à 2 barres. La quatrième tentative s'est avérée être la bonne. La piste étant alors sablonneuse, nous avons décidé de ne pas regonfler (opération longue et fastidieuse).
A Khermen Tsav, c'est la seule fois de notre voyage que nous dégonflons les pneus - l'UAZ a beaucoup de défauts, mais aussi beaucoup de qualités. Dans le sable en 4×4, il passe assez bien, même avec des pneus gonflés. En dehors de la position 4×4, c'est une propulsion. De quoi s'amuser à déraper sur un sol meuble...
Dégonflage à 2 barres, tandis que des rafales de sable nous frappent au visage. Vent extrêmement fort... encore.
Notre oued
Dune franchie, ouf !
Un petit coup de sable plus tard...
Ah, ah, une petite erreur d'inattention, et nous sommes encore en train de pelleter (enfin, c'est encore nous qui avons la pelle !). Pas de quoi s'inquiéter, sauf que nous sommes seuls. Heureusement, il y a un peu de bois et nous avons les plaques de désensibilisation pour nous en sortir. Ciel magnifique, comme d'habitude.
Merci aux branches !
Nous arrivons aux portes du paradis, Khermen Tsav, qui se traduit par "fissure dans le mur". Entre son point le plus haut et son point le plus bas, il y a 1 000 mètres.
Un rocher rouge marque l'entrée. Ici, des roses de sable fin se sont cristallisées dans les parois.
Khermen Tsav peut être exploré sur deux niveaux : le canyon et le plateau.
Nous commençons à descendre pour installer notre bivouac dans une oasis. Nous suivons un joli petit canyon et choisissons notre emplacement. Nous sommes seuls, donc le choix est vaste. Nous en choisissons un avec de l'ombre (un peu), un peu d'abri contre le vent (un peu) et une vue sur le site (oui, pas mal !).
Nous ne sommes pas tout à fait seuls sur le site, ! !!! Nous rencontrons les habitants du jour : des nuées de mouches viennent nous importuner pendant le montage de la tente. Comme nous sommes les seuls occupants du site, elles ont dû se donner le mot. En ce qui concerne les moustiques, si vous évitez le dessous des arbres, pas de soucis.
Une fois la tente montée, nous leur donnons rapidement le change et nous nous dirigeons vers le plateau. Nous passons un lit de rivière asséché, envahi par le sable, ce qui est du plus bel effet.
Le plateau est recouvert de galets noirs qui brillent au soleil. Nous le suivons jusqu'à un point de vue qui domine l'amphithéâtre.
Le plus petit défi de la journée (euh... après le franchissement des dunes et l'ensablement qui s'ensuit !) est la descente dans le sable mou pour atteindre le canyon. La descente elle-même est impressionnante vue d'en haut, et ne pose aucun problème, mais il faut avancer rapidement vers la zone en dessous, sans s'arrêter. Le retour est impossible.
No problemos, et nous retournons à notre bivouac pour explorer la région à pied.
Nous longeons une zone peuplée de roseaux, passons devant les grandes dunes (une pensée pour les dinosaures pétrifiés dans leur effondrement !), et atteignons l'amphithéâtre. Les ombres sont déjà tombées sur les falaises, mais c'est encore chatoyant. Nous jouons les Indiana Jones dans le canyon et nous nous frayons un chemin dans les petits recoins, plutôt sombres à cette heure.
Quelques prises de vue par drone
Notre petite tente à l'arrière
Nous avons vraiment apprécié la région, et nous pensons y retourner le matin pour une autre lumière.
Le soleil s'est couché, les mouches aussi, et c'est ici que nous rencontrons les habitants de la nuit !
Par chance, alors que nous étions en train de dîner, ma lampe frontale a rencontré deux diamants dans la nuit. C'étaient les yeux d'un lièvre, qui observait discrètement dans l'obscurité totale, dans l'espoir d'attraper quelque chose.
Nous ne cesserons de le croiser.
C'est alors qu'un hérisson passe au triple galop. Intrigué, je décide d'explorer un peu plus loin. C'est une famille de hérissons qui frappe la cloche avec les restes du tour-opérateur qu'ils ont rencontré le matin et qui leur a laissé de quoi vivre. Puis c'est une souris timide qui m'observe.
Si, pendant la journée, nous n'y prêtons pas attention, nous nous rendons compte que nous nous trouvons sur un énorme gruyère. Des centaines de trous partout, des habitants qui attendent patiemment la nuit. Nous laissons une assiette de ce que nous pouvons, et un peu d'eau. Au matin, il n'y a plus rien !
Jour 10 de notre voyage en Mongolie - S'aventurer au nord pour retrouver les steppes verdoyantes
Le matin, le ciel est plus que menaçant. Des éclairs jaillissent au loin. Nous savons que ce sentier peut devenir compliqué par temps de pluie, alors nous abandonnons la belle lumière du matin, de toute façon absente, pour tenter de nous éloigner rapidement avant l'orage imminent.
Une fois de plus, malgré le ciel noir de tous côtés, nous échappons aux gouttes. En bout de piste, nous en profitons pour regonfler les pneus, avant de le faire sous la pluie.
Nous devons aller dans le sens de AltaïLe voyageur peut ainsi rejoindre Ulaan Yabar en deux jours, par les pistes de Shinejinst et de Biger.
Nous laissons un peu de poussière derrière nous !
Magnifique panorama.
Et puis les kilomètres ont défilé sous la pluie. Des kilomètres et des kilomètres de piste sans visibilité, c'est long ! Mais c'est moins poussiéreux... Plus boueux !
Nous sommes sur un haut plateau à plus de 2 000 mètres d'altitude et il fait froid.
Nous poussons notre patience à bout et nous arrêtons dans un "superbe camping", avec de l'herbe où nous disposons d'un emplacement gigantesque à faire pâlir tous les campings de France et de Navarre. Seuls les troupeaux se disputent notre attention.
Ce soir-là, pour la première fois, nous avons fait un feu pour nous réchauffer et nous avons dîné dans l'abri. Vers 20h00, le bouton "vent" a été enclenché et toute la nuit, la tente a été en ébullition, presque autant que ceux qui essayaient de dormir, bouchant la moindre entrée de froid dans la couette.
La matinée n'a pas été meilleure. À tel point que, habillés comme il se doit, nous avons rapidement démonté la tente sous la pluie et sauté le petit-déjeuner. De toute façon, nous sommes gelés. Nous sommes donc repartis, toujours sous la pluie.
Nous traversons des villes où les intempéries ont laissé des traces.
La maison de l'eau, les pieds dans l'eau.
Nous croisons deux jeunes bergers sous l'averse. L'un d'eux vient nous saluer. S'approchant très doucement, j'ai voulu lui offrir des friandises, mais son cheval féroce l'a fait tomber à terre. Il a dû le suivre en boitillant. Nous étions désolés, mais nous n'avons pas pu l'aider, nous l'avons simplement salué après nous être assurés qu'il avait récupéré son cheval.
Un chien de berger vient nous rendre visite. S'agit-il d'un chien Bankhar, résistant aux températures extrêmes et capable de protéger les troupeaux des attaques des meutes de loups ? Les Bankhars ont été réintroduits pour tenter de rétablir l'écosystème et le mode de vie nomade, après avoir été éradiqués pendant la période soviétique.
Article très intéressant : www.ledevoir.com/monde/566230/des-chiens-a-la-rescousse-des-steppes-de-la-mongolie
Il est vrai que beaucoup de chiens que nous avons rencontrés ont la même physionomie que celui-ci.
Aucun d'entre eux n'a jamais été agressif, mais ils viennent nous rendre visite et s'installent paisiblement à une distance respectueuse, qu'ils cherchent de la nourriture ou non. Tous ont eu la même attitude. Puis ils repartent, tranquillement.
Le trajet boueux d'aujourd'hui a considérablement modifié le profil de notre voiture. Nous profitons d'un passage près de canaux en plein désert pour lui donner un coup de polish.
Nous avons également profité de l'occasion pour photographier des gerbilles très actives.
Surprise de trouver des chameaux à 2000 m d'altitude
Avant d'atteindre Ulaan Yabar, nous nous arrêtons à Biger pour faire quelques provisions. On ne voit pas souvent de touristes occidentaux ici, semble-t-il, et dans les épiceries, on me prend souvent pour un extraterrestre. Nous appelons les enfants à venir voir "le phénomène", mais aussi à parler anglais pour qu'ils puissent discuter avec nous. Souvent, il ne s'agit que de quelques mots. S'ils apprennent certainement l'anglais, ils ne le pratiquent manifestement pas beaucoup. Les enfants ont souvent peur de moi (reconnaissent-ils le profil de l'enseignant ?). Une fois, une commerçante nous a offert des gâteaux et des bonbons en appelant sa fille. Étrange sentiment d'être une curiosité.
Dans les villages, les maisons sont pour la plupart fermées. Par conséquent, les rues droites semblent barricadées et vides. La vie tend à se concentrer autour des "boutiques". Pour se rendre dans ces villages, il faut compter plusieurs heures de piste, et quand on dit "rue", il est très rare qu'il y ait de l'asphalte, et parfois même des nids-de-poule. Inutile de mettre un panneau 30 km/h.
Nous approchons des contreforts des montagnes de Gobi-Altaï, et tous les Mongols que nous rencontrons sont des montagnards lourdement vêtus.
On nous offre du vin blanc, la spécialité de Biger. Où sont les vignes ? Apparemment, le vin est fait avec de l'argile (voir la photo sur la bouteille). Pas cher, mais nous ne renouvellerons pas l'expérience, car ce n'est pas loin du vinaigre.
Sous un ciel plombé, nous prenons la piste pour bifurquer vers Ulaan Yabar.
Puis le soleil revient à l'approche du site.
Nous avons installé notre campement au pied des structures rocheuses de couleur rouge-orange.
La vue sur la chaîne de montagnes Gobi Altai est superbe, bien que les nuages cachent le soleil couchant.
Depuis notre campement, nous apercevons les dernières lueurs du jour.
Encore un bivouac de rêve, quel sentiment de liberté, quelle chance nous avons....
Jour 11 de notre voyage en Mongolie - Formations rocheuses colorées
Réveil matinal sous le soleil. Randonnée prévue vers "la belle lumière" avant le petit déjeuner.
Une source et plusieurs petits ruisseaux sillonnent ces badlands. Nous suivons la gorge sur quelques mètres,
pour prendre de la hauteur parmi les rochers multicolores.
Les montagnes enneigées commencent à se dessiner et apparaissent au point culminant marqué par un cairn.
Rencontre avec un oiseau très bruyant, un tétras ?
Belle vue sur notre vallée ...
... et sur notre campement, où nous retournons pour le petit déjeuner, et quelques images de drones.
Avant de lever le camp, nous profitons de l'eau pour enfin faire notre lessive et nous laver les cheveux.
Nous revenons sur nos pas pour rejoindre l'intersection et nous diriger vers le nord en direction de l'Altaï. Sous le soleil, la route colorée est toujours aussi belle.
Gilles a choisi d'emprunter un sentier qui n'est pas le principal. Il est très beau, passe à travers les montagnes, mais est certainement beaucoup plus long. Nous n'avons pas regretté notre choix, tant les paysages sont somptueux. Par contre, nous n'avons pas approché les mines d'or, ni croisé les fameux "ninjas" chercheurs d'or.
Un autre de ces fameux ovoos aux multiples trésors !!!!
Nous ne croisons personne sur cette route pendant des heures. C'est aride, même les yourtes et les troupeaux ont déserté les lieux.
Nous passons devant plusieurs bâtiments désaffectés et trouvons un ruisseau où nous pouvons pique-niquer. Enfin un peu d'herbe et des troupeaux.
Un chien nous tient compagnie et partage notre repas, à quelques mètres de là, bien sûr.
Deux cow-boys à moto, gardiens des chevaux, viennent partager un jus de fruit.
Nous atteignons un col magnifique. La route est colorée, bordée de rochers qui ne le sont pas moins. Nous ne sommes pas loin des 3000 mètres.
Comme d'habitude, on ne le voit pas sur les photos, mais un vent très fort souffle.
Juments attendant d'être traites. On y boit du lait de jument fermenté. Les poulains sont amenés à côté de leurs mères, qui se laissent traire. Les poulains eux-mêmes peuvent alors avoir leur "tour de lait".
Nous arrivons à la ville d'Altaï, qui ne nous a pas séduits. Rafraîchissements, poubelles etc... et nous continuons vers le nord en direction d'Uliastaï, pour nous rapprocher de notre prochain objectif, les sources de Mukhard et le lac Khar Nuur.
centre commercial à l'entrée de la ville.
Comme dans la plupart des villes d'une certaine taille, une taxe de sortie de 1 000 MTK est prélevée.
Nous décidons de bivouaquer le long d'une rivière en descendant vers le col de Gantsiin, qui culmine à 2540 mètres, à une cinquantaine de kilomètres d'Uliastaï. Nous ne sommes pas les seuls à trouver cet endroit idyllique, de nombreuses yourtes bordent les rives de la rivière et de nombreuses voitures chargées pour les vacances passent encore et encore jusque tard dans la nuit.
Nous rencontrons nos premiers yaks (des dzos pour être précis, un croisement entre une vache et un yak).
Assez tard dans la nuit, nous entendons beaucoup de piétinements et de sifflements près de la tente. Les yaks rentrent au bercail avec leur gardien. Un peu impressionnant quand on est dans une tente.
Jour 12 de notre voyage en Mongolie - Atteindre Uliastai
Le petit-déjeuner sous un soleil radieux est une affaire animée.
Tout d'abord, nous avons la compagnie d'un cerf-volant.
Avec, hélas, les habituels débris de bouteilles de vodka.
Puis les yaks, très, très près. Quel bonheur !
Ils sont amusants à déplacer, émettant de petits grognements rappelant ceux des cochons.
Nous reprenons la route vers Uliastaï à travers des vallées assez vertes.
Chiens de prairie.
Troupeau en escadron, marqué ici en bleu
Nous arrivons à Uliastaï, ville relativement importante, irriguée par de nombreux bras de rivière qui lui donnent un aspect plutôt sympathique, du moins du haut du temple bouddhiste qui la domine.
Nous en profitons pour manger au restaurant, d'autant plus qu'un orage gronde. Le restaurant n'était pas très bon. Le menu était en cyrillique, sans photos, et la serveuse ne parlait que le mongol. Résultat, nous avons dû choisir notre plat au petit bonheur la chance !
Nous faisons plusieurs arrêts dans différentes épiceries, afin de constituer un garde-manger qui nous convienne le mieux possible, dans un pays où les fruits et légumes sont quasiment inexistants, puis nous montons au temple.
des moulins à prières tout neufs.
Beaux spécimens de yaks dans le parc au pied du temple.
trop mignon. S'endormir à sec.
Nous poursuivons notre route vers les sources de Mukhard, en essayant de nous en approcher le plus possible.
Les environs de la ville sont entourés de magnifiques formations granitiques.
Autoroute mongole.
La tôle ondulée, c'est l'enfer ! Il faut dépasser les 50 km/h pour que ce soit vivable. Sinon, on a l'impression que la voiture va se briser sous l'effet des vibrations. Cela explique aussi pourquoi chacun a sa propre façon d'échapper au phénomène.
Finalement, nous avons poussé jusqu'à notre destination et nous nous sommes dirigés vers la source 2, la plus proche. Changement de plan.
Nous devons descendre une dune, et traverser une plaine de sable mou où nous voyons de nombreux véhicules sablonneux. Une fois de plus, nous choisissons de ne pas dégonfler.
Un pari réussi !
Nous avions prévu de bivouaquer près de la source à l'endroit indiqué dans le livre de Cécile et Laurent. Mais l'accès à la source est désormais payant et interdit aux voitures. Nous sommes donc partis à pied à la découverte de la source.
Je choisis d'aller au sommet, Gilles, les pieds dans l'eau glacée. Les touristes ici sont des Mongols, dont la plupart louent des chevaux.
La grande dune qui entoure le point d'eau vert est fabuleuse. Les berges sont en fleurs, ce qui n'est pas très courant en Mongolie à cette époque de l'année.
C'est en effet au pied de cet amphithéâtre que la source jaillit.
Gilles réussit à escalader la dune pour la faire chanter.
L'eau apparaît au pied de la dune.
Les chevaux attendent leurs cavaliers qui s'amusent sur la dune. C'est alors que je vois cette pauvre bête s'enliser. Il n'arrive pas à se dégager et se tord les pattes. Finalement, il se laisse tomber dans le sable mou. Je suis désolé d'assister à ce triste spectacle. Ici, tous les chevaux ne sont pas pareils. Ce sont les esclaves qui transportent les touristes mongols à longueur de journée, alors que beaucoup en Mongolie sont totalement libres. C'est d'ailleurs un grand plaisir de les voir gambader où bon leur semble, sans contraintes, sans barrières.
Aux dernières lueurs du jour, nous devons partir à la recherche d'un lieu de bivouac avant la tombée de la nuit, le nôtre étant hors de question.
Nous choisissons de rentrer par l'eau, moins fatiguant que de marcher dans le sable, mais bon, il fait glacial, je dirais même à la limite de l'insupportable. Nous arrivons d'un grand bond pour réchauffer nos pieds engourdis par le sable chaud.
Nous retournons à la voiture, un kilomètre plus loin, et un garde nous montre son badge et nous demande de payer le droit d'entrée de 5000MNT. Nous apprendrons plus tard qu'il s'agissait de 3000. C'est la seule fois où nous nous sommes fait arnaquer. Ce n'est pas beau à voir.
Mais le soleil décline très vite et nous devons retraverser le champ de sable en contournant la descente de l'aller. Nous devons nous dépêcher. C'est alors qu'un homme nous demande gentiment de prendre quatre jeunes dans notre véhicule. Nous nous rendons compte que sinon, ils auraient dû remonter la dune à pied... Nous les embarquons donc. Le défi : passer une grande zone de sable très mou. Nous avons dû prendre de la vitesse sur la piste surélevée. Autant dire que nos invités surprises de la section pick-up ont été chahutés par la profondeur du sable. Suite à une petite erreur de trajectoire, nous nous sommes enlisés dans le sable. Le fait d'avoir les muscles pour pousser s'est avéré très utile.
Les jeunes donnent un coup de main et un coup de pelle et c'est reparti.
Une fois arrivés à destination, on les voit s'engouffrer dans un véhicule (avec le garde stupide, d'ailleurs). Les boules ! En fait, ils n'ont pas voulu surcharger leur voiture pour ne pas s'enliser dans le sable. Les jeunes partent sans un mot de remerciement, mais ça, c'est très mongol.
Et il ne nous reste plus qu'à trouver un endroit pour planter notre tente avant la nuit, car nous n'avons presque pas d'éclairage (véhicule russe où tout se désagrège au fur et à mesure que le voyage avance).
Nous installons notre tente dans les hauteurs, assez loin des camps de yourtes touristiques. L'espace ne manque pas et nous ne sommes pas dérangés par les voisins.
La tente le matin, pas assez de lumière le soir.
Encore et encore, le vent se lève pour nous endormir.
Jour 13 de notre voyage en Mongolie - Visite du lac noir et des sources dans les dunes de sable
Le programme d'aujourd'hui comprend la source Mukhard 1 et la route vers le lac Khar Nuur, tous relativement proches. Oui, mais ! N'oublions pas qu'il s'agit d'une piste, c'est comme une pochette surprise. Gilles appellera la piste d'aujourd'hui HORRIBILIS à la fin !
Notre premier arrêt est le village d'Erdenekhaikhan, où nous faisons le plein d'essence. Croisons les doigts, c'est dimanche. Ouf, tout va bien, nous pouvons partir pour la source numéro 1.
La piste pour s'y rendre est très sablonneuse. Nous nous y sommes habitués et nous n'utiliserons pas de pelles.
A cette source, nous sommes seuls, à part les troupeaux qui profitent de la fraîcheur de l'eau. L'endroit n'a pas l'air d'être touristique
Ce ruban vert au milieu des dunes est incroyable. Quelques photos de drone vous donnent une idée de sa taille.
Nous descendons au pied de l'amphithéâtre de sable. L'eau est beaucoup plus fraîche qu'au printemps précédent, et encore plus rafraîchissante par cette chaleur.
Une autre "dune chantante", un son de cor tibétain grave. Toujours étonnant. Il suffit de se mettre à plat ventre, emportant avec soi le sable sur cette pente sévère.
Du haut de la dune, les moutons et les chèvres arrivent par vagues.
Ils prennent plaisir à dévaler la pente.
C'est le signal pour les vaches de retourner dans les dunes, tandis que les chevaux décident de rejoindre l'amphithéâtre. C'est amusant à observer.
Nous continuons le long de l'eau jusqu'à un gué. De nombreux Mongols campent dans cet endroit agréable. Le passage du gué est une simple formalité.
Des centaines de petits points dans le ciel.
Les vautours moines, très impressionnants.
Nous retournons à Erdhekhaikhan, où, par prudence, nous nous ravitaillons et profitons de la carte d'un habitant pour remplir nos bouteilles à la maison de l'eau. Nous revenons sur nos pas jusqu'à l'intersection de la source 2 et prenons la piste du lac Khar Nuur, celle qui passe par l'arche, la fameuse HORRIBILIS.
Ah, surprise ! La piste traverse un cordon de dunes. Un peu de plaisir, mais aussi beaucoup de tension !
S'ensuit un col assez raide qui nous offre une belle vue sur notre bac à sable, le défi du jour. Montée en 1ère vitesse en position 4×4, tant pis pour la pente.
C'est alors que la piste devient épouvantable. Vitesse moyenne d'environ 10 km/h. Impossible d'aller plus vite qu'une seconde tant le véhicule était trépidant. Nous avons eu du mal à atteindre l'arche, que nous n'avons pas franchie, car c'est là que les gens viennent prendre des photos. Ici, deux voitures bloquent le passage. Elles prennent leur temps et n'ont pas l'intention de nous laisser passer. Nous les contournons donc.
Le sentier est désagréable, mais la vue tout au long du chemin est toujours magnifique.
La descente vers la section du lac est spectaculaire, avec une arrivée sur des dunes qui ont envahi d'énormes rochers noirs.
La yourte et les voitures donnent une impression d'échelle au paysage environnant.
Nous descendons à l'étage des moutons.
En effet, c'est la saison du fauchage.
Le dos plein, nous décidons de bivouaquer dans la zone où les dunes plongent dans le lac. Il nous reste encore 18 kilomètres de piste à parcourir le long du lac.
Les yourtes au bord du lac tondent à tour de bras.
Nous arrivons près de la lagune où plusieurs camps de touristes ont été installés. C'est aussi un site de bivouac. A cette époque de l'année, il est très fréquenté, avec des tentes et des barbecues qui parsèment la zone. Nous ne sommes pas venus en Mongolie pour être les uns sur les autres, nous préférons donc nous éloigner pour planter nos tentes. Dommage que nous ne dormions pas au pied des dunes, et c'est vrai que la lagune est plutôt sympa.
Nous montons pour installer le camp. Nous nous retrouvons seuls avec une vue, certes pas au pied des dunes, mais superbe sur le lac.
Au loin, un troupeau de chevaux atteint les dunes.
Nous faisons un feu avec tout le bois que nous avons pu ramasser, car il fait encore froid ce soir et le vent se lève.
Jour 14 de notre voyage en Mongolie - Vues majestueuses au lac noir
Nous nous réveillons sous le soleil, mais avec un ciel très nuageux. Notre objectif pour la journée : atteindre le lac Bayan Nuur, après une balade dans ce cadre magnifique.
Ici et là, nous tombons sur des tontes de moutons, probablement tombées d'un camion.
Nous nous approchons des dunes pour une petite randonnée, mais pas du côté très fréquenté de la lagune.
Après avoir traversé plusieurs dunes à pied, nous atteignons le lac. Nous admirons un vol de centaines de cormorans qui traversent le lac.
L'eau est cristalline. Nous nous baignons dans le lac pas si froid que ça. Gilles sort le drone et je m'attaque à la plus haute dune de la région, d'où j'ai une vue imprenable.
Vues du ciel.
Un chant de dune plus tard, nous reprenons la piste de 18 kilomètres en sens inverse pour revenir à notre itinéraire. La lumière est complètement différente de celle de la veille, nous offrant un tout autre paysage. Il y a de l'orage dans l'air.
Nous nous dirigeons ensuite vers le nord, le long du lac.
Grues demoiselles très élégantes.
Oies à tête barrée
De ce côté, le lac est beaucoup plus agité. Nous pique-niquons, dans un endroit magnifique mais venteux, près de la station scientifique.
Nous quittons ensuite le lac et nous dirigeons vers le nord sur une piste très sablonneuse. Nous traversons le premier champ de dunes avec succès, sans aucun dégonflement.
Piste en tôle ondulée, un peu sablonneuse. Assez agréable. Un col plus tard, nous approchons d'un nouveau champ de dunes.
Il y a une certaine tension dans la voiture, mais nous nous en sortons tout aussi bien.
Il y a du bois dans cette région, ce qui peut être une denrée rare. Nous en profitons pour faire le plein, au cas où.
Et un nouveau champ de dunes !!!!!
Encore un passage, et nous arrivons dans un joli endroit, sous une belle lumière, près de la ville de Tsetsen uul.
De grands arbres !
Des courses, de l'eau et un coup d'œil au monastère du village. Nous n'avons pas réussi à faire le plein d'essence. Une longue file d'attente attend en vain que la pompe qui alimente la station se recharge. Nous attendrons le prochain village pour faire le plein.
Nous suivons ensuite la piste jusqu'au village de Santmargats, à 50 kilomètres. Il pleut partout, mais nous sommes encore au sec.
La piste sablonneuse mais pleine d'ornières, qu'il suffit de suivre à une vitesse suffisante, est très amusante pour le conducteur.
Nous faisons fuir quelques vautours de leur carcasse.
Nous faisons le plein d'essence avant de poursuivre notre route.
Nous traversons un gué et empruntons une piste assez médiocre en direction du lac Bayan Nuur. Nous longeons l'erg Bor Khyar d'un côté et une rivière de l'autre. Nous perdons bientôt la piste dans un labyrinthe marécageux, mais des bergers près de leur yourte nous remettent sur le bon chemin.
Nous atteignons l'extrémité orientale du lac salé de Bayan Nuur. Un campement de guers (yourtes) occupe un emplacement idéal, surplombant les dunes qui plongent dans le lac. Quelques personnes y séjournent, mais nous sommes loin du lac Khar Nuur, très fréquenté. Nous poussons un peu plus loin. Seul un cheval broute à proximité.
Pas d'insectes, pas de moustiques, nous plantons notre tente. Dans le vent, bien sûr...
Juste un petit bonjour.
Nous dînons "les pieds dans l'eau" avec un coucher de soleil à couper le souffle.
Lumière matinale sur un lac étonnamment calme. Ce qui est moins calme, ce sont les essaims de petites mouches agaçantes qui colonisent l'espace dès que le vent se calme. Nous plions la tente sans tarder, car c'est vraiment gênant et intrusif.
Nous quittons assez rapidement le lac pour nous diriger vers le nord-ouest par une piste qui nous mènera à la route principale asphaltée, dite route du milieu, qui longe un autre lac, le Khyargas Nuur, où nous prévoyons de bivouaquer.
Une piste d'abord sablonneuse bordée de jolies dunes pastel fait place à une zone complètement aride, où nous trouvons des chameaux.
Nous nous rendons alors compte que notre pneu est partiellement dégonflé. Heureusement, nous avions un compresseur. Certes, il prend beaucoup de place dans les bagages et pèse plus de 9 kilos, mais il nous a été utile à plusieurs reprises. C'est un outil indispensable si vous ne voulez pas avoir de problèmes avec vos pneus. C'est un gage de sécurité pour un tel voyage.
Nous sommes de retour sur la route, gonflés à bloc !
Système D, pour empêcher l'ouverture du hayon, à remonter tous les matins..... L'UAZ a un moteur et une suspension solides, mais rien ne ferme correctement, les essuie-glaces grincent, les vitres ne montent pas de temps en temps.
Finalement, le lac de Khyargas ne nous plaît pas. C'est un peu la Côte d'Azur de la région, et en plus, il n'est pas très propre, donc nous n'avons pas vraiment envie de nous y baigner. J'avais prévu de pousser jusqu'à une jolie pointe d'eau claire mentionnée dans le livre de Cécile et Laurent, mais cela ajouterait encore 70 kilomètres de piste à l'aller-retour, alors nous décidons de renoncer et de continuer notre itinéraire, en bivouaquant quand nous en avons envie. Nous suivons la route goudronnée sur une trentaine de kilomètres et prenons une piste qui nous mènera au village d'Ölgii.
La pointe nord du lac est beaucoup plus sauvage, sans infrastructure, et très belle. Mais il est encore tôt et nous décidons de poursuivre notre route.
Nous atteignons enfin Ölgii, où nous faisons le plein de provisions. Un lac à la périphérie de la ville nous permet d'établir un campement pour la soirée, en altitude.
Les roches colorées environnantes et les rives du lac bordées d'herbe jaune nous offrent une autre vue superbe pour notre bivouac.
La tente est toujours en place dans le vent fort qui la fait voler d'un côté à l'autre. Il faut être deux pour s'assurer qu'elle ne s'envole pas avant que les piquets du maçon n'aient été enfoncés, garantissant ainsi une fixation efficace !
Nous faisons un beau feu de bois pour nous réchauffer, mais aussi pour cuisiner, car nous craignons que notre dernière bouteille de gaz ne nous lâche d'un jour à l'autre.